Les échos & le fil

Published on 6 novembre 2020 |

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Les échos #31-2020

La question des émissions de gaz à effet de serre est récurrente dans les débats autour de l’agriculture. Quels leviers utiliser, par exemple, en élevage laitier ? Un papier publié dans Agricultural Systems fait le point en France. Mais la solution, ou une partie de la solution, pourrait provenir des entrailles des océans. C’est le pari fait aux États-Unis, où une entreprise a développé, à partir d’Asparagopsis taxiformis, un additif permettant de réduire les émissions de méthane du bétail. Ailleurs, une autre étude pointée par Reuters tend à montrer qu’avec 33 milliards de dollars par an jusqu’en 2030, à condition que ces investissements soient destinés aux petits producteurs, on pourrait atteindre les objectifs fixés à cet horizon en matière de protection de l’environnement et d’éradication de la faim dans le monde. Sur France Culture, Cultures Monde s’est intéressé à la question de l’eau, au cours de quatre émissions, qui vont des tensions en Méditerranée au centre des États-Unis, en passant par celle créée par les besoins en eau de l’agriculture.


Le distributeur américain Whole Foods a rendu publiques les 10 tendances de consommation que l’enseigne envisage pour l’année 2021, aux États-Unis il va sans dire. On y trouve, entre autres, un regain d’intérêt pour le petit-déjeuner, une plus grande attention à la santé et au bien-être, un boom des aliments pour bébé ou l’avènement du pois chiche. Wine Intelligence a aussi mis à jour ses tendances en étudiant l’impact du Covid-19 sur la consommation. Et remarque une augmentation de la fréquence de consommation à la maison (report de ce qui était consommé à l’extérieur avant) et un développement phénoménal du e-commerce parmi les dix tendances sélectionnées. En France, la crise du Covid a poussé la bio et le brut, et les femmes sont toujours aux pianos nous a expliqué Pascale Hébel.


Au Liban, la crise terrible que traverse le pays a donné naissance à ce que le New York Times appelle un « agricultural jihad » en raison du nombre élevé de Libanais qui ont été contraints de se mettre au potager ou à la petite agriculture pour pouvoir survivre. Et jusque sur les toits des immeubles. Au Danemark, le pays a décidé d’abattre plus de 15 millions de visons chez qui a été repérée une mutation du virus du Covid-19. Avec le risque que cette mutation, si elle venait à se répandre, diminuerait grandement l’efficacité du vaccin que le monde entier attend. Et c’est loin d’être une surprise comme le montre ce papier de Sesame #8. Ici, comme si nous n’avions pas assez du Covid-19 et de la PPA à nos portes, voici le retour de la grippe aviaire avec la migration des oiseaux. 45 départements ont été placés en alerte et des mesures de confinement des volailles en plein air imposées. Des cas ont été découverts aux Pays-Bas et plus récemment au Royaume-Uni. En Australie, c’est la fermeture des frontières qui entrave la saison de la tonte des moutons, les tondeurs professionnels ne pouvant rejoindre, comme ils le font d’habitude, l’île continent pour y faire la saison. Ceux qui suivent les marchés savent que l’heure est aux tensions. En particulier sur le blé dont les récoltes russe et américaine sont menacées par la sécheresse. Et la tendance ne se dément pas depuis trois semaines au moins. En Espagne, c’est le secteur de la chasse et de la venaison qui se casse la figure à cause du Covid.


Il y a fort à parier que nous allons longtemps parler de la manière dont il convient d’appeler les similis de viande. Nous avons fait écho la semaine passée des votes du parlement et des tensions surgies autour de ce sujet et vous verrez, avec cette réflexion subtile de Martin Cohen, qu’il ne serait peut-être pas bon de laisser la bride sur le cou, en matière sémantique, aux industriels du secteur… En attendant, on peut ouvrir une boucherie végane, comme cela s’est produit à Londres voici quelques jours, de quoi tourmenter Alain Rey, récemment disparu, jusqu’à la fin des temps ?

Dans Sesame #8 nous nous sommes penchés sur la transition des territoires, alors jetez un œil à cette initiative nantaise née pendant le confinement. La ville, aidée d’associations, a créé des jardins potagers sur 2,5 hectares et récolté cet automne 25 tonnes de légumes qui sont ensuite donnés aux plus démunis… C’est un peu le grand écart en somme, entre d’un côté les initiatives locales et, de l’autre, les disruptions technologiques amenées par les start-up. Et puisqu’on parle de start-up, Mileutis qui vient de lever 20 M$ de financement pour son développement, propose une alternative aux traitements antibiotiques pour le bétail. Il y a aussi, vous en avez peut-être entendu parler, Greenback, fondée par Quentin Sannié, celui qui fut aussi à la création de la marque audiophile Devialet, et dont l’objet est de noter la qualité des sols, à la manière dont pourraient le faire les agences de notations financières. Objectif ? Inscrire la qualité des sols agricoles dans les agendas politique et économique.


Enfin, puisqu’on ne peut pas voyager, quelques pistes lorsque vous en aurez fini avec la lecture de Sesame #8 (téléchargez le, ainsi que les 7 numéros précédents ici). Vous connaissiez peut-être GeoGuessr, jeu addictif qui vous débarque dans n’importe quel coin du monde par Google Street View et vous demande de deviner, déterminer l’endroit où vous êtes… Et maintenant il y a Window-Swap qui vous promène là aussi dans le monde entier de fenêtre en fenêtre en 10 minutes de vidéos. Et vous pouvez aussi proposer la vue de votre propre fenêtre. Et vous pouvez aussi vous abonner à Bulletin, parce que cette newsletter du lundi matin aiguise la curiosité comme il faut pour entamer la semaine.




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