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Published on 12 octobre 2018 |

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Les échos #31-2018

On le répète souvent aux enfants, les goûts et les couleurs ne se discutent pas. Enfin, peut-être faudrait-il faire quelques exceptions, comme pour ce restaurant finlandais qui a proposé des burgers au goût de… chair humaine le 4 octobre dernier. Ok, c’était dans le cadre de la promotion de la 9e saison de la série TV Walking Deads, mais le chef anglais Tom Wolfe avait fait les choses avec conscience, en se documentant sur le goût de la chair humaine dans un livre de William Seabrook, érudit de la question, qui vécut quelque temps avec des cannibales en Afrique. Il a notamment déclaré que la viande d’homme avait, plus ou moins, le goût du veau. Le veau, les ours aiment ça, au moins pour croquer dedans ? Dans le contexte tendu de la réintroduction, en hélico comme le ministre voici quinze jours, de deux ours dans les Pyrénées, une vidéo a fait fureur sur les réseaux (a)sociaux ces derniers jours. [Pour ceux qui ont manqué le début du dossier ours Ouest-France a produit un chouette résumé.]

Elle montre un ours s’en prenant à un veau pour le tuer et le dévorer. Présentée comme ayant été tournée dans le Val d’Aran et présentant Goïat, un ours au casier déjà chargé, cette vidéo n’a pas résisté au débunkage des journalistes qui ont vite montré qu’elle avait en fait été filmée en… Russie. Mais la vidéo a été reprise en boucle, et même citée par les associations de défense contre l’ours dans un communiqué, qui a nécessité un mea culpa contrit. Mais si les ours aiment le veau qui a le goût d’homme (ou le contraire), que se passe-t-il ? Réponse aux États-Unis où les ours sont de nouveau chassés depuis cette année et ce pour la première fois depuis 40 ans ? En effet, Vingt-deux colliers ont été accordés, dans le Wyoming, dont douze pour des femelles dans les parcs de Yellowstone et de Grand Teton. De quoi ouvrir un vaste débat qui n’est pas sans résonner avec celui qui nous occupe ici. D’ailleurs ce sont bien les grizzlys, au nombre de deux, qui ont attaqué deux chasseurs (en blessant et tuant l’autre) à Grand Teton en septembre. À la suite de cette attaque mortelle, deux ours ont été tués dans le secteur. Ça fait frémir quand on sait que même les bovins s’y mettent (ironie, ce sont des chasseurs qui en furent victimes), cette fois dans les Pyrénées, les esprits les plus paranoïaques ne manqueront pas d’imaginer la grande coalition à venir du monde sauvage contre la civilisation humaine ! De quoi peut-être faire se retourner François d’Assise dans son suaire alors que Simon Hasdenteufel se demande s’il n’est pas en fait le premier patron du WWF dans The Conversation. 

D’un autre côté, nous sommes toujours en attente d’un remaniement ministériel qui devrait voir sortir Stéphane Travert, ministre de l’Agriculture.

Est-ce pour cela que le président de la République a annoncé, pour aider les agriculteurs à franchir le cap de la fin du glyphosate, la création d’une « start-up d’état » dont on imagine mal ce qu’elle va pouvoir faire de mieux, en quelques années, que tous les instituts de recherche qui travaillent et envisagent cette question. Sinon capter une partie des fonds publics destinés initialement à cette recherche ?

En attendant, le Figaro revient aussi sur la publication de rapports et d’enquêtes sur de mystérieuses naissances sans bras en France, avec pour dénominateur commun, le monde rural. Faut-il y voir la conséquence de ce que l’Inserm appelle l’exposition résidentielle (page 588) ? Une information qui renvoie, pour les plus âgés d’entre nous, au cauchemar de Minamata et sa maladie dévoilée au monde horrifié par l’extraordinaire travail du photographe Eugene Smith.

Dans ce cortège d’informations tristes, je vous laisse le soin de forger votre propre conviction sur celle-ci qui nous annonce qu’on pourra vraisemblablement remplacer les insectes pollinisateurs par des robots. Perdant les aménités des insectes d’un côté, nous risquons de récolter des calamités de l’autre. Un article de Science montre en effet que le réchauffement climatique favorise l’appétit des insectes comme le signale Le Monde.

En tout cas, nous, à défaut de bouffer du veau ou des ours, on sera peut-être bientôt obligés de bouffer des insectes comme nous le raconte Stéphane Thépot dans le dernier numéro de Sesame. 

 




One Response to Les échos #31-2018

  1. A.G says:

    Pour reboucler sur un sujet précédemment évoqué : Pourquoi ne pas produire de la viande de synthèse à partir de cellules humaines… Zéro exploitation animale : on peut s’assurer clairement que les donneurs soient volontaires XD

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