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Les échos & le fil Les échos de Sesame

Publié le 27 janvier 2023 |

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Les échos #3-2023

Après les plaies d’Égypte, les plaies d’Australie ? On se souvient de l’aventure désastreuse de la myxomatose en Australie et voilà cette dernière de nouveau confrontée à un fléau. Il s’agit cette fois d’un champignon qui se régale des systèmes racinaires des plantes et prolifère dans l’île. Originaire de Papouasie Nouvelle-Guinée, Phytophthora Cinnamomi est vraisemblablement arrivé avec les premiers colons européens à la fin du XVIIIe siècle, il est aujourd’hui considéré comme un véritable bulldozer écologique et fait peser une menace sérieuse sur deux mille espèces végétales. Les planteurs de canne à sucre ont, eux, un autre problème, les rats dont les populations explosent suite à deux saisons très favorables à leur reproduction. Dans les cours d’eau, ce sont les carpes qui viennent s’ajouter à ces plaies d’Égypte semblant frapper l’île. Comme pour les rats, les conditions, et les inondations, ont été généreuses avec l’espèce qui pullule, poussant les autorités à envisager l’inoculation du virus de l’herpès pour tenter d’en freiner le développement. Mais l’homme n’est pas en reste quand il s’agit de faire planer des menaces sur l’environnement. Ainsi, on a appris que des planteurs de coton ont rasé des centaines d’hectares d’une des dernières savanes tropicales pour y implanter leurs cultures sans attendre les autorisations administratives réclamées.

Ceci n’est pas une carpe, ndla

Vous avez dit techno ? Alors que se tient à Toulouse dans une dizaine de jours, le salon international de la robotique agricole, il ne se passe pas une semaine sans que la technologie soit convoquée pour tenter de résoudre les problèmes auxquels est confrontée l’agriculture. Avec deux constantes, la précision et les données. On a ainsi appris le lancement d’une application pour smartphone qui permet de contrôler certains paramètres de qualité du grain. De son côté, John Deere annonce pour le mois de mars la livraison d’un semoir qui permet d’apporter à la graine la dose requise d’engrais de démarrage. Et de s’affranchir des épandages sur toute la surface du rang. De son côté, Google a lancé Mineral, un outil destiné à l’acquisition de données plante par plante… Mais un des paliers encore à franchir, souligne Knowable Magazine dans un passionnant papier, est celui de l’intelligence artificielle et sa capacité à, par exemple, détecter les maladies des végétaux à des stades très précoces… Et de développer des outils accessibles économiquement en plus d’être efficace.

Petite faim. Vous n’êtes pas sans savoir que Sesame surveille de près les questions liées à l’aide alimentaire. Si le sujet vous intéresse,  voilà donc une étude repérée par la cellule de veille du ministère de l’Agriculture qui mérite le détour. Elle conte l’évolution de l’aide alimentaire et de son approvisionnement en Virginie Occidentale, où les banques alimentaires ont dû se réorganiser fortement pour remédier au tarissement des dons des industriels et se plier à la règle « aller chercher les surplus où ils sont générés ». En l’espèce, dans les magasins, compliquant une donne rendue complexe par le caractère erratique des programmes fédéraux… Tout aussi inquiétante, cette enquête d’opinion menée dans certains pays du Maghreb et au Moyen-Orient. On y prend la mesure de l’inquiétude des foyers quant à leur capacité à se fournir en nourriture de base dans les mois qui viennent, à cause de l’inflation galopante de ces derniers mois, plus de 50 % dans la plupart des pays. 68 % des foyers se déclarent ainsi très inquiets et détaillent leurs stratégies d’adaptation. Un peu comme chez nous, c’est le trading down qui s’impose, la majeure partie des économies est réalisée par la réduction des achats de viande et de légumes mais des foyers annoncent déjà avoir aussi réduit, globalement, les portions servies à table.

Pour finir, et réfléchir ce week-end, deux lectures. Dans Nature, Alexandre Antonelli, directeur des jardins botaniques royaux de Londres, estime qu’il est essentiel aujourd’hui de remettre en jeu les savoir-faire et les connaissances des cultures indigènes, pour construire des systèmes alimentaires solides et gommer un peu l’effet parfois dévastateur de la Révolution verte. Plus proche de nous, les chercheurs souffrent et le disent, moralement minés qu’ils sont par l’impuissance des laboratoires de recherche. Pas facile de voir qu’on va dans le mur et que personne ne semble y prêter attention.

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