Les échos & le fil

Published on 22 janvier 2021 |

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Les échos #3-2021

Par Yann Kerveno

Et si les drones étaient l’avenir de l’élevage ? La question n’est pas si bête puisque, aux États-Unis, l’utilisation de ces engins est à l’étude et ils pourraient rendre de grands services. La liste envisagée comprend, outre la localisation du bétail sur de grands espaces, le suivi vétérinaire et la pesée en particulier. Les chercheurs butent pour l’instant sur l’identification des animaux et travaillent sur des algorithmes de reconnaissance faciale. Avec, en ligne de mire, que ces technologies puissent faciliter le travail des éleveurs, surtout s’ils sont doubles actifs… Bon cela dit, Laurent Gasc, éleveur de brebis dans le sud-ouest, nous a montré qu’en France, en plus d’avoir des idées on savait les mettre en pratique !

La France semble redécouvrir autre chose, les protéines végétales. Le plan de redéploiement de ces cultures promu par le gouvernement a fait un tabac ! À tel point que les crédits d’investissements débloqués ont été consommés en 48 heures alors même que ces cultures ne sont pas forcément évidentes à mettre en place. La coopérative Arterris a fait un pas important dans la transformation de ces cultures en créant une joint-venture. Mais peut-être est ce déjà trop tard ? Au Canada, le français Roquette mettra en route la plus grande usine de transformation de pois chiches au monde à la fin de l’année tandis qu’en Chine, une autre joint-venture va mettre en production des protéines qui n’ont même plus besoin de passer par la case culture… 


De son côté, l’œuvre d’assistances aux bêtes d’abattoirs (OABA) lance une campagne de sensibilisation des consommateurs aux conditions de la tuerie ainsi qu’un appel à boycotter. À savoir si les animaux sont étourdis avant la saignée ou non. L’OABA publie la liste des abattoirs qui disposent d’une dérogation pour pouvoir pratiquer des abattages rituels, arguant qu’aucun étiquetage ne précise les conditions de la saignée. Toujours dans la sphère animale, il y a eu cette nouvelle campagne de CIWF et de L214 pour dénoncer une fois de plus le rôle majeur que jouerait l’élevage intensif (même s’il n’existe pas de définition ou de normes pour préciser le concept) dans la diffusion et l’amplification des pandémies.


Sauf que, visiblement, s’il existe un lien entre élevage et épidémie, rien ne permet d’accuser en particulier les formes intensives d’élevage selon le vétérinaire Daniel Marc (INRAE). Mais le Covid a bon dos et embarque toutes les revendications anticapitalistes sans protester, comme celle que cette crise démontre la fragilité de nos systèmes alimentaires. Pour fragiles et mal fichus qu’ils sont, ils ont toutefois rudement bien tenu le choc au printemps dernier au moins dans nos contrées en dépit des difficultés. D’ailleurs, le retour de frontières semble poser des problèmes bien plus cruciaux

Pour autant, il faut garder un œil sur l’Asie en particulier, zone d’où pourrait émerger la prochaine pandémie ? Et puis qu’on parle épidémie et résistance, sachez que le scarabée rhinocéros a développé une résistance au biocontrôle, un virus en l’espèce, qui met en péril pas mal de plantations et qu’en Nouvelle-Zélande on ne parvient pas à débarrasser les poulets de Campylobacter. Autre sujet tendu, l’invasion des sangliers qui commence à se voir, un peu partout, jusqu’aux abords des villes en France et dans toute l’Italie.


C’est aussi dans un contexte particulier avec des restaurants fermés pour encore plusieurs semaines que le guide Michelin a sorti son édition 2021, avec une grande nouveauté, l’attribution d’une étoile à un établissement proposant une cuisine végane. C’est aussi un restaurateur espagnol, Ángel León, qui compte trois étoiles au Michelin excusez du peu, qui vient d’annoncer ni plus ni moins que la création d’un nouvel aliment, une « céréale » venue de la mer. Et ce pendant que le burger au poulet continue sa progression exponentielle sur le marché. En Inde, les agriculteurs se battent toujours contre une modification de la loi qui pourrait permettre aux plus riches d’investir dans l’agriculture au détriment des petits paysans. La contestation dure depuis plusieurs semaines et 1500 relais de téléphone appartenant à l’une des personnes les plus riches du pays ont été détruits par les agriculteurs.


Non loin de là, Singapour qui, on l’a vu la semaine passée, veut devenir le hub de la viande synthèse, a un vrai problème avec le gaspillage. Pour finir, plongez donc dans cette histoire de l’Atlantique et regardez, avec Wired, que la ville entièrement électrique va demander, encore, de nombreux développements !

Et pour finir, voici probablement le tout premier GIF de l’histoire !

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