Ciel nuageux en noir et blanc © Yann Kerveno

Published on 14 octobre 2024 |

Les échos #28-2024

Des potagers ou des panneaux solaires sur nos toits, des milk-shakes dans l’espace, et des virus sur nos brosses à dents. Voici les échos de Sesame du vendredi 11 octobre.

Visuel : ©Yann Kerveno

Nous en parlions encore tout récemment, ce mercredi dans le fil de Sesame, l’agriculture urbaine, surtout celle qui se déploie sur les toits, produit pour l’instant plus de scepticisme que de bottes de poireaux. Une étude chinoise récente montre pourtant que, bien agencés, les toits d’une ville pourraient parvenir à fournir 15 % des besoins de la population en légumes. Mais voilà, le photovoltaïque pourrait concurrencer les espaces potentiellement utilisables pour ce type d’agriculture. Sauf à bien tout organiser comme l’expliquent les chercheurs qui estiment que si l’on donne la priorité à l’agriculture, ce sont 24 % des besoins en légumes qui pourraient être satisfaits et, au contraire, si c’est le photovoltaïque qui est privilégié, il pourrait fournir 10 % de l’énergie dont la ville a besoin. Bref, encore une question politique. Peut-être faudra-t-il, comme dans les campagnes, une loi pour encadrer tout ça ?

Quant aux astronautes, ils pourront manger des légumes même sans disposer de toit pour les faire pousser à moins qu’ils puissent se régaler de délicieux milk-shakes ou yaourts produits par des bactéries à partir de composés de carbone issus des astéroïdes. Sur Terre, c’est un microbe, découvert dans les sources géothermiques, qui permet de synthétiser une nouvelle protéine végane aujourd’hui déployée commercialement sous forme de fromage frais et de petites saucisses pour le petit déjeuner.

47 tigres

Puisqu’on parle de microbes, la transition est facile avec un sujet que nous avons traité récemment, celui de l’antibiorésistance : on vient de découvrir que les oiseaux urbains, ceux qui donc vivent à notre toute proximité, sont des réservoirs de bactéries résistantes à plusieurs antibiotiques majeurs utilisés en médecine humaine. Au Vietnam, le H5N1 qui fait des ravages dans le monde animal vient d’ajouter de nouvelles victimes à son impressionnant tableau de chasse. Il s’agit de 47 tigres, trois lions et une panthère depuis le mois d’août dans des zoos. Vous avez dit virus ? Alors vous regarderez différemment votre brosse à dents ce soir quand vous aurez appris que des chercheurs ont trouvé la bagatelle de 600 virus bactériophages, donc certains inconnus jusqu’ici, lovés dans les poils de la brosse.

Déprime des fruits et légumes

En Australie, la consommation de fruits et légumes est en chute libre, 95 % des habitants du pays ne consommant pas les 5 fruits et légumes recommandés par jour en leur préférant, le plus souvent, des aliments ultratransformés. Avec deux conséquences : une dégradation globale de l’état de santé des Australiens, obésité, diabète, maladies cardiovasculaires… et une grande déprime chez les producteurs de fruits et légumes. Un tiers d’entre eux envisagent en effet de « sortir du business » dans les douze prochains mois.

Sachez enfin que l’année 2023 fut la plus sèche pour les rivières de la planète depuis 33 ans et que la mousse envahit les espaces laissés libres par les glaces en Antarctique, que les producteurs du Midwest américain vont perdre de l’argent cette année, à cause de la faiblesse des cours du maïs et du soja et des coûts de production toujours impactés par l’inflation de ces dernières années. De son côté, le ministère américain de l’agriculture injecte ces jours-ci près de 2,5 milliards de dollars pour soutenir 45 000 agriculteurs qui éprouvent des difficultés à rembourser leurs emprunts « et leur permettre de travailler l’année prochaine. » Et une question pour finir, les poissons sauvages qui peuplent les océans et les rivières appartiennent-ils à tout le monde ou seulement à ceux qui les exploitent et en tirent profit ? On relève les copies vendredi.