Publié le 2 octobre 2020 |
0Les échos #27-2020
Aujourd’hui n’est plus comme hier. Ainsi pour s’adapter au temps présent (qui valut bien une messe), la marque Uncle Ben’s s’efface pour laisser place à un plus politiquement correct Ben’s Original. Le changement sera effectif début 2021 avec le renouvellement des emballages. Il y a une dizaine d’années, c’est Banania qui avait jeté aux oubliettes son slogan « Y’a bon Banania » sous la pression des associations antiracistes. Puisqu’on parle de communication, il y a cette étude commandée par le ministère de l’Agriculture qui vient tempérer l’extrême polarisation des débats autour de la consommation de viande. En effet, selon l’étude, le sujet est bien moins présent dans la société que dans les médias (l’étude complète est là). On sait par ailleurs combien la qualité de notre alimentation peut avoir de conséquences sur notre santé. La malbouffe a des effets délétères sur notre moral et il se pourrait que le régime paléo, en vogue, nous fasse vieillir un poil plus vite que la normale.
Sur les marchés, c’est l’inquiétude en Europe pour les filières agroalimentaires. L’appréciation de l’euro face au dollar et aux autres monnaies du monde bride naturellement la compétitivité des produits français, céréales en première ligne, mais aussi les fromages et les vins, qui n’avaient pas besoin de cela. Bon, cela dit, au rythme où vont les choses, l’agriculture française n’aura peut-être bientôt plus rien à exporter, alors que sur les fruits et légumes elle a déjà perdu sa souveraineté. Même si la presse découvre le sorgho qui pousse depuis plus de 20 ans dans les plaines du sud-ouest et que la Haute valeur environnementale déboule chez la betterave. Euractiv propose d’ailleurs un tour d’horizon des nouveaux concepts mis au point pour répondre aux enjeux de durabilité de l’agriculture, au cas où vous auriez manqué un épisode.
Parmi les récriminations récurrentes du monde agricole contre la ville, on l’a encore vu ce week-end avec l’assemblée citoyenne sur l’agriculture, il y a souvent la négation de la difficulté du travail de l’agriculteur ou de ses salariés, contraint de sortir par tous les temps. Il en va ainsi des bergers qui viennent de se doter d’un syndicat pour faire valoir leurs droits. À l’heure où les estives se vident, le pastoralisme alpin recule tous les ans. Il sera l’objet de toutes les discussions des prochaines assises euro-alpines du pastoralisme qui se tiendront à Grenoble et, pour une fois, il ne sera peut-être pas seulement question du loup ? La Dauphiné Libéré a dressé une carte des attaques de loup recensées depuis le début de l’année en Isère, Drôme et Vaucluse où des tirs de prélèvement ont été autorisés pour la première fois dans le massif du Ventoux… Une carte qui se complète, pour ceux que la question intéresse, avec Maploup qui recense depuis l’an passé les prédations attribuées au loup en Auvergne et Rhône Alpes. Le chanteur Asaf Avidan, lui, n’aura probablement plus l’envie de s’approcher de ces bestioles après son aventure « lupesque » malheureuse… En Allemagne, la Peste porcine africaine continue de s’étendre, ce sont maintenant 38 sangliers infectés qui ont été détectés, les derniers à 60 km au nord du premier foyer… Puisqu’on parle de cochons, Pig Progress s’est posé la question de l’alternative à la castration, tandis que l’ablation des queues n’est toujours pas une réalité fait remarquer Euractiv.
Parce que les questions autour des pesticides sont plus complexes que les injonctions, ou les manipulations ou mensonges des une et des autres devant les caméras, lisez donc ce point de vue de quatre chercheurs qui explorent en profondeur le sujet. Dans l’actualité également, après cet été chaud et sec que nous venons de quitter, le verdissement des villes devient une préoccupation alors que les fermes urbaines peinent encore à trouver un modèle économique stable. Trêve de laitues, il est admis aujourd’hui que l’homme est devenu homme en mangeant du gras (et en particulier de la moelle épinière), mais aussi parce qu’il s’est mis à cuisiner. Et les épices ont joué, visiblement depuis très longtemps, un très grand rôle dans la cuisine et dans la survie même de notre espèce de mangeur. Aujourd’hui, elles sont devenues le moteur des voyages culinaires. À ce titre, si le sujet qui ne manque pas de piquant vous intéresse, vous pouvez consulter cet e-book sur les tendances en la matière en Asie, Amérique ou Europe, sachant que le monde semble manger de plus en plus épicé. Cette tendance semble confirmée par l’intérêt que l’entreprise américaine Spiceology a suscité auprès des investisseurs, elle est parvenue à lever plus de 4 M$ pour son développement. Enfin, selon vous, s’il sert à calmer le feu des papilles sous le piment, faut-il conserver le vin couché ou debout ? (Spoiler : ça dépend, et pas du vent !)