Publié le 29 juin 2018 |
0Les échos 25-2018
On ne sait dire si c’est à cause de la saison des barbecues, mais la viande, froide ou chaude, tient le haut des manchettes ces jours-ci. Il y a d’abord eu ce sujet monté en épingle par la presse depuis twitter, l’inclusion d’un supposé sujet vegan dans les épreuves du bac de français. Si l’angle de l’article est anecdotique, l’est moins le choix des textes, proposés à la sagacité du raisonnement des bacheliers, qui montre combien aujourd’hui la question des rapports entre hommes et animaux devient centrale, comme l’a d’ailleurs relevé 30 millions d’amis dans un tweet.
#SigneDesTemps – Les élèves du #BacFrancais2018 en série ES/S ont été invités à plancher sur notre rapport aux #animaux ?? pic.twitter.com/zqkYP9do3B
— 30 Millions d’Amis (@30millionsdamis) June 18, 2018
Et jusqu’aux chasseurs qui s’indignent de cette propagande vegan ou cette tribune confiée au Point. Tout cela ne nous dit pas en tout cas comment nous allons résoudre cette tension nouvelle,qui prend des atours peu engageants. Les bouchers ont même écrit au gouvernement pour demander une protection policière contre les agissements des mouvements vegan.
En attendant, dans un long papier, le Huffington Post fait le point sur les grandes tendances qui pourraient venir remplacer, au moins partiellement, la consommation de viande telle que nous la connaissons aujourd’hui (ce dont, entre-nous soit dit, Sesame vous tient informé au jour le jour). Mais les succès de la science et de la technique en matière alimentaire semblent être pris aux sérieux par les autorités américaines qui convoquent un colloque le 12 juillet prochain pour « écouter ce que la société a à dire » sur la « lab meat », la viande cultivée à partir de cellules et non plus soustraite à une carcasse. Il y sera question des process en général et de sécurité alimentaire, mais aussi, à la marge, des questions sur l’étiquetage de ces produits, à la demande des éleveurs américains.
L’occasion est belle de se replonger dans ce thread que nous vous avions signalé sur twitter pour comprendre en tout cas certaines des mécanismes qui ont fait de nous des mangeurs de viande (bien dérouler la conversation).
But let’s take a step back.
Lots of cultures have used low- or no-meat diets. The Ganges valley, ancient Egypt, China, much of early Europe, etc.
Notice anything in common there?
They’re all very, very wet. Plants that are edible for humans grow readily.
— Dr Sarah Taber (@SarahTaber_bww) 12 juin 2018
Tiens dans le genre « debunker » il y a aussi cette vidéo largement vue sur Youtube, bien moins toutefois que la vidéo qu’elle tente de démonter.
À ce propos, avez-vous lu le point de vue de Rémi Mer sur l’agribashing publié cette semaine sur le site ? Mais tout cela, vous en conviendrez avec moi, relève de problématiques de riches. Le pape François est venu remettre sur la table un vieux sujet, celui du libéralisme et des produits alimentaires en soulignant, à Genève, que la spéculation était nuisible à la sécurité alimentaire. Enfin, pour la fine gueule qui sommeille en vous, voilà de quoi ouvrir l’été avec une plongée en trois épisodes chez Troisgros. Bon app’ ! Et bel été !
Les Échos de Sesame font une pause jusqu’à la rentrée, on garde les yeux ouverts sur le dossier glyphosate mais aussi sur celui du Chlordecone qui fait l’objet d’une interpellation au Parlement européen. Sans oublier l’ours qui s’est rappelé au bon souvenir de l’actualité la semaine dernière en fichant une bonne frousse à deux randonneurs du côté de Melles et en accueillant en Ariège, à son corps défendant, la mission Ours qui prépare le terrain pour la réintroduction de nouveaux spécimens en fin d’été en Béarn.
Sinon, vous pourrez retrouver l’équipe de la Mission Agrobiosciences à Bergerac pour les Controverses européennes, mais on vous l’a déjà dit et vous êtes inscrit, forcément ! Le thème ? Agriculture et alimentation : mais que fabriquent les prospectives ?