Sciences et société, alimentation, mondes agricoles et environnement


Les échos & le fil © archives Yann Kerveno

Publié le 26 septembre 2025 |

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Les Échos #24-2025

Quand la maladie du dragon affecte fortement les plantations d’agrumes, que la bio fait son examen de conscience, que les huîtres jouent les super-filtres et que le phylloxera revient frapper à la porte des Canaries… C’est l’occasion de mettre les Echos du vendredi 26 septembre 2025.

Photographie : © archives Yann Kerveno

On sait que la maladie du dragon affecte durement les plantations d’agrumes. Au point de donner des sueurs froides à Coca-Cola, qui est aussi producteur de la marque Minute Maid. Et de pousser la multinationale à faire équipe avec le Massasuchetts Institut of Technologie (le célèbre M.I.T.) pour voir, si par hasard, l’intelligence artificielle ne pourrait pas servir à lutter contre l’extension de la maladie. Maladie qui touchait, excusez du peu, 45 % des vergers au Brésil en 2024 et a quasi éradiqué la production en Floride (- 90 % depuis 2005 à cause de la maladie et des ouragans). En France, le CIRAD travaille depuis une quinzaine d’années et commence à récolter les fruits de ses travaux. En modifiant notamment l’itinéraire cultural, de la taille à l’irrigation et en comptant sur le développement de nouvelles variétés plus résistantes à la maladie. En Guadeloupe, comme en Floride, la production a reculé de 80 % depuis l’apparition de la maladie.

Que faire pour la bio ? Alors que la consommation semble repartir en cette année 2025, le Conseil général de l’alimentation et des espaces ruraux (CGAER) a produit en juin un rapport passionnant (rendu public par Contexte) qui décortique les principaux facteurs de la crise subie par l’agriculture biologique (AB) depuis quatre ou cinq ans. Et propose un changement de méthode qui donne à réfléchir. Parmi les évolutions proposées figurent notamment la réorganisation de la filière sur le modèle des signes officiels de qualité avec des organismes de défense et une modification des objectifs affichés, en les recentrant sur la réduction des usages des pesticides. Les auteurs insistent aussi sur la nécessité de mettre en place un nouveau plan d’action destiné à l’AB mais qui ne porte pas uniquement, cette fois, sur le développement des surfaces mais sur la consolidation et l’augmentation de la productivité de la filière. Pour réduire le delta de prix qui existe entre la bio et l’agriculture conventionnelle. Le texte du rapport est là.

On connaît le pouvoir de filtration des huîtres, capables de boulotter des litres et des litres d’eau par jour. Alors aux États-Unis, des chercheurs se demandent si la reconstitution des vastes bancs d’huîtres de la baie de Cheasepeak, ravagés par la pêche, ne serait pas une solution pour améliorer la qualité de l’eau. L’idée n’est pas très originale, il existe plus de 2000 projets de restauration de telles colonies dans le monde, mais elle pourrait être efficace. Des chercheurs ont calculé que remettre les bancs d’huîtres dans leur condition d’avant le début des dragages pourrait permettre de filtrer la totalité de l’eau de la baie en une journée contre un an aujourd’hui. À Tenerife c’est une autre menace qui plane, vieille qui plus est, celle du Phylloxera dont plusieurs foyers, 18, ont été détectés durant le courant du mois d’août. Le ministère de l’agriculture a pris des mesures de précaution mais c’est bien une épée de Damoclès qui pèse sur le vignoble des Canaries, qui, ironie de l’histoire, avait été épargné par la grande vague de la fin du XIXe siècle. Et conserve donc des vignes en « franc de pied », sans recours aux porte-greffes américain qui ont sauvé la vigne en Europe.

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