Les échos & le fil soja @archives Yann Kerveno

Published on 28 juin 2024 |

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Les échos #20-2024

Inquiétudes américaines, sur la circulation du H5N1 dans les élevages laitiers, sur le potentiel du Brésil à développer encore sa surface arable, inquiétudes européennes sur la production d’huile d’olive, sur les mégas projets sur la tomate en Algérie… C’est le rapide tour du monde des échos de Sesame du 28 juin 2024.

Visuel : soja @archives Yann Kerveno

L’été est là, et pas qu’ici. Aux États-Unis, la chaleur du mois de juin, après des conditions de semis difficiles, a entamé le potentiel de production des grandes plaines céréalières des États-Unis. Et pour la troisième semaine consécutive, les indicateurs de bonne santé des cultures du ministère américain de l’agriculture sont en repli. En maïs, 69 % des surfaces seulement sont dans de bonnes ou excellentes conditions, 67 % pour le soja et l’avoine et seulement 52 % pour le blé d’hiver dont la moisson a débuté dans une douzaine d’États sur les 18 qui en produisent. Plus près de chez nous, c’est le monde de l’huile d’olive qui est en pleine cogitation. Se tenait cette semaine le premier congrès mondial de l’huile d’olive, à Madrid, dans un contexte de fortes tensions avec, d’un côté une demande qui ne cesse d’augmenter et, de l’autre, une production fragilisée par deux courtes récoltes, sécheresse espagnole oblige.

Giga tomate

L’occasion de rappeler que depuis 1990 la production d’huile d’olive a doublé, elle atteignait 3 millions de tonnes avant les récents accidents climatiques et que la consommation, portée par les allégations santé, vous savez, cette fameuse diète méditerranéenne, représente aujourd’hui 2 % de la consommation mondiale d’huile, la baisse de consommation Europe étant compensée par son développement dans d’autres régions du monde, Amérique du Nord, Australie, Japon et aussi la Chine. Dans son adresse au congrès, le patron de l’organisation a reconnu qu’il fallait maintenant implanter des vergers ailleurs que sur le pourtour méditerranéen pour « diluer le risque. » Les tensions sont telles que les prix ne cessent de progresser et que le gouvernement espagnol a classé tout récemment l’huile d’olive dans les produits de première nécessité et réduit la TVA à zéro  jusqu’à fin septembre et à 2 % seulement jusqu’à la fin de l’année dans un paquet de mesures « pouvoir d’achat ». Pendant que nous traînons dans le monde méditerranéen, et pour accompagner ce filet d’huile d’olive, sachez aussi que le groupe industriel algérien Souakri va investir 750 M$ dans la production maraîchère dans le pays. En mai dernier, le groupe a inauguré un site expérimental de 1 000 hectares dont 500 seraient équipés de serres pour produire de la tomate industrielle et des tomates cerises à destination de l’export et tenter de tailler des croupières aux voisins marocains, voire européens.

Doublez-moi ça

Toujours au rayon « on a de l’appétit », on peut aussi regarder du côté du potentiel brésilien. Des chercheurs américains ont calculé comment le Brésil pourrait faire progresser ses surfaces cultivées en utilisant deux leviers sans déforestation supplémentaire, la conversion de pâturages dégradés et la généralisation de la double culture, soja au printemps et maïs à l’automne. Les chiffres donnent le tournis. La conversion de prairies, la faiblesse du prix des engrais et celle de la viande rendant les cultures plus lucratives que l’élevage, pourrait ajouter 28 millions d’hectares de surfaces arables à la SAU du pays. Pour le développement de la double culture, qui concerne déjà la moitié de la sole de soja, ce sont 16 millions d’hectares de maïs supplémentaires qui pourraient être déployés.

Solide le virus

Le truc qui ne passe pas par contre, c’est celui de la grippe aviaire dans le lait. Dans quatre États américains les élevages volontaires peuvent faire tester leur lait pour permettre au ministère de mieux évaluer et suivre la circulation du virus, détecté 126 fois dans des élevages laitiers de 12 Etats du pays et qui a infecté trois travailleurs de ces élevages. D’un autre côté, les chercheurs ont cherché et trouvé, c’est dans le New England Journal of Medecine, qu’en cas de très forte concentration du virus dans le lait, une petite frange de celui-ci peut survivre à la pasteurisation après 15 secondes à 72 °C. Enfin, sachez que malgré les autorisations sanitaires, le boom de la viande de synthèse n’est toujours pas survenu, sans que ce soit la faute des consommateurs, mais plutôt celle des capitaux qui manquent pour changer d’échelle. Et passer du Proof of concept à la production industrielle.

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