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Les échos & le fil © archives Yann Kerveno

Publié le 13 juin 2025 |

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Les échos #17-2025

Alors cette semaine c’est le grand retour du prion, des OGM et des systèmes agricoles dans Les Échos de Sesame. On y apprend que passer l’éponge peut donner des résultats, que les promesses d’hier ont parfois un revers de médaille encombrant, mais vous n’avez qu’à aller y voir par vous même.

Crédit photo : © archives Yann Kerveno

Des éponges contre les prions ? C’est la promesse entrevue ces dernières années par la recherche qui a sélectionné des molécules issues d’éponges (notamment Suberea laboutei dégotée dans les eaux de l’île de Wallis) capables de faire régresser les prions, agents de la tremblante du mouton, de la maladie de Creutzfeld-Jacob et de la vache folle… Les médicaments ne sont pas pour demain, mais c’est au moins une piste sérieuse. Cette piste, les médecins ne l’ont pas vraiment pour traiter l’épidémie de maladie chronique rénale (CKDu) qui frappe les travailleurs exposés à d’intenses chaleurs en Amérique du Sud, même si l’on commence à cerner les causes potentielles. En Amérique du Sud toujours, le coup est passé près pour le Brésil à la mi-mai avec la découverte d’un cas de grippe aviaire dans un élevage de volaille du Rio Grande do Sul. Les mesures prises ont, selon le ministre de l’agriculture du pays, permis de contenir la maladie, même si neuf autres cas sont encore à l’étude dans tout le pays. L’enjeu est majeur pour l’industrie de la volaille du pays, la Chine, son premier client, qui avait décrété un embargo sur les poulets brésiliens le 30 mai.

Aux États-Unis, des chercheurs ont calculé le montant de la facture liée à l’utilisation intensive du maïs OGM Bt, dont la qualité est de rester insensible aux attaques de la chrysomèle des racines. Compilant dix ans de données venues de dix États du pays, et tenant compte de la résistance à la toxine Bt apparue chez les papillons concernés, les chercheurs estiment à 100 M$ le surcoût provoqué par « les pertes de rendements, le prix élevé de la semence, le recours accru aux pesticides », comme le souligne le Centre d’études et de prospectives du ministère de l’agriculture. L’étude complète, intitulée « Trop d’une bonne chose : leçons tirées du maïs Bt contre la chrysomèle des racines dans la Corn Belt aux États-Unis » est là. Toujours aux États-Unis, le géant Cargill a annoncé investir 90 M$ dans un de ses abattoirs du Colorado. Objet de l’investissement, l’installation de systèmes de vision par ordinateur pour évaluer le rendement des carcasses et permettre à l’opérateur une découpe plus précise. Enjeu ? Réduire les pertes sur la carcasse dans un contexte de réduction sensible de l’offre.

Enfin, éclairante est cette livraison de Michel Duru (et al) à la Société Française d’Écologie et d’Évolution. Les chercheurs ont tenté de dépasser le clivage, médiatiquement parlant mais frustrant par ailleurs, entre agriculture bio et agriculture conventionnelle, pour mieux aborder la transition écologique. Pour cela, ils ont dépassé la seule question agronomique et ont analysé deux grandes composantes des exploitations agricoles : « la part relative entre les intrants exogènes (hormis les semences et plants semés) et les services écosystémiques dans le fonctionnement biotechnique des systèmes de production et le poids relatif des relations basées sur les prix des marchés mondialisés des produits et composés agricoles et de celles basées sur des objectifs sociaux, environnementaux et de (re)localisation. » Au final, ils sont parvenus à constituer six grandes familles qui donnent une grille de lecture bien plus fine pour qui veut bien se pencher sur ces questions… L’étude originale est ici. Bonne lecture !

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