Publié le 13 janvier 2025 |
0Les échos #1-2025
Des myrtilles au riz en passant par le canal de Panama, c’est le retour des échos pour la première livraison de l’année 2025. On y évoque aussi Jimmy Carter et les conséquences du Dudz mongolien.
Photographie : © Yann Kerveno
Nous parlions tout récemment du virus hautement pathogène de la grippe aviaire dans ces mêmes colonnes et voici que l’on apprend que les chevaux viennent de s’ajouter à la longue liste des mammifères qui peuvent être porteurs du virus. La découverte a été faite en Mongolie où neuf chevaux sur 1 000 testés étaient porteurs d’anticorps trahissant le passage du virus. La région visée abrite une importante avifaune sauvage mais les chercheurs n’expliquent pas pour le moment comment le virus a pu passer des oiseaux aux canassons. Une des pistes est peut-être à chercher dans le dernier Dzud survenu l’an passé, ce phénomène spécifique fait d’étés très secs et d’hivers fort rigoureux, comme il en survient en moyenne tous les dix ans. Celui-ci a conduit à la disparition de plusieurs millions d’animaux sauvages ou de rente, et l’une des hypothèses avancées repose sur la faim qui aurait pu conduire des chevaux à consommer des carcasses d’oiseaux morts, porteurs du virus, pour essayer de survivre. Ce passage aux équins fait peser une nouvelle menace en Amérique du Nord, région qui abrite 30 % de la population de chevaux du monde, et renforce la probabilité que survienne une mutation délétère pour les humains.
La nouvelle année dans laquelle nous venons de mettre le pied s’annonce aussi périlleuse pour l’agriculture. Il y a, nous ne vous apprenons rien, les guerres commerciales ouvertes ou en cours d’ouverture. Un des points de tension pourrait être, assez rapidement, le canal de Panama sur lequel Trump lorgne avec avidité. Mais c’est déjà un sujet de préoccupation pour les transporteurs (de céréales notamment). Le canal a modifié son système de réservation pour tenter de surmonter les épisodes de basses eaux qui ont entraîné une chute du trafic, avec à la clé une augmentation sensible du tarif du passage. Et une partie des armateurs a déjà répercuté la hausse sur le prix du fret. Selon l’American Farm Bureau Federation, environ 29 % des exportations américaines de soja, 18 % des exportations américaines de maïs et 91 % des exportations américaines de sorgho sont passés par le canal de Panama durant la campagne 2023. Restons à flot avec cette étude vaste et originale qui avait pour but de dresser une carte des mers, mais pas n’importe laquelle. Les chercheurs ont en effet tenté de cartographier et superposer les routes maritimes empruntées par les navires et celles fréquentées par les baleines. Histoire de voir s’il était possible d’imaginer limiter le nombre de collisions dans lesquelles les animaux ne gagnent jamais…
Aux États-Unis, le monde agricole a rendu hommage au dernier « président paysan », producteur de cacahuètes, Jimmy Carter, décédé à l’âge de 100 ans mais il se passe aussi des choses au Pérou qui est en train de devenir le premier producteur mondial de myrtilles. Un succès lié à la fois à la signature d’accords de libre-échange, à la mise à disposition des producteurs de variétés particulièrement bien adaptées au climat de la côte pacifique, au développement de l’irrigation et de la surveillance sanitaire. Et ce sans entrer en compétition avec d’autres cultures. Le Pérou n’entend pas en rester là et continuer d’appuyer, par le développement de l’irrigation (200 000 hectares de plus à court terme), l’extension des productions de raisin de table ou d’avocats ou encore de coton. À Madagascar, les objectifs ne sont pas d’exporter plus mais de se rapprocher de l’autosuffisance. Le gouvernement a pour ambition, cette année, de mettre en culture 100 000 hectares de riz supplémentaires.