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Les échos & le fil

Publié le 22 novembre 2019 |

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Les échos #35-2019

Par Yann Kerveno

L’actualité bruisse comme une forêt un matin de printemps. Il y a ces inquiétudes du côté du riz qui pourrait, à cause du réchauffement climatique, voir sa concentration en arsenic progresser très sensiblement au cours des prochaines décennies. Avec à la clé une chute des rendements de 40 %. Une avanie de plus pour cette céréale dont on s’est rendu compte récemment que ses émissions de gaz à effet de serre avaient été largement sous-évaluées jusqu’ici, alors qu’elle est la deuxième céréale consommée au monde, 468 millions de tonnes. Plus près de nous, le ministère de l’Agriculture (Agreste, étude de Jeanne-Marie Daussin) vient de livrer une étude comparative des industries agroalimentaires françaises et celles des principaux pays européens.


L’occasion de confirmer que le pain est bien une affaire française (en nombre de structures, voir directement page 15). Parlons d’Europe, c’est un journal espagnol qui a lâché l’info, l’Union européenne serait en train de préparer une législation spécifique pour encadrer l’édition génomique (CRISPR-Cas9) suite au jugement de la Cour européenne de justice de 2018, qui avait classé les produits de cette technique dans le champ des OGM.

Pendant qu’Extinction Rebellion gère les errances d’un de ses fondateurs, les associations de protection des animaux ont remis un petit coup de pression sur le gouvernement, en demandant ce qu’il en était du décret sur l’interdiction des cages pour les poules pondeuses. Les Marchés nous propose d’ailleurs de regarder comment ça se passe pour les pondeuses ailleurs en Europe. Le repas végétarien « obligatoire » dans les cantines suscite de son côté également des résistances, outre quelques opérations médiatiques, c’est le président du Conseil départemental du Cantal, pays d’élevage s’il en est, qui a pris la plume pour demander aux collèges de ne pas appliquer cette mesure.


Dans les dossiers pesticides, on devrait en savoir plus prochainement sur les distances retenues pour protéger les riverains des éventuels effets des traitements appliqués dans les champs et le think tank Agr’idées pousse l’idée, dans le dossier glyphosate, que l’agriculture de conservation des sols puisse bénéficier d’une dérogation à l’interdiction toujours envisagée pour 2021. En passant par le développement d’une certification des exploitations qui ont embrassé ce type de techniques sans labours et avec couverts végétaux. Aux États-Unis, le ministère de l’Agriculture parie sur la connexion des fermes pour mieux connaître l’agriculture et pour les rendre plus efficaces sur le plan environnemental, c’est tout l’objet du plan Farmbeats.

Il y a toutefois des choses dont on peut peut-être se réjouir cette semaine. Cette nouvelle par exemple de l’Anses qui montre que la consommation d’antibiotiques en élevage a régressé sensiblement en France.

Un esprit taquin fait remarquer que pour la consommation humaine, même si la tendance est à la baisse, on est encore loin du Graal avec 25,3 doses/an pour 1 000 habitants et par jour quand la moyenne européenne est à 19,8.

À la mi-octobre, Food Navigator est revenu sur les paradoxes discrets du développement des aliments à base de plantes (Plant-based, un marché estimé déjà à 6,6 milliards de dollars en 2025), celui posé par les équilibres nutritionnels ou cet autre, la déforestation. Il ne faudrait pas créer ou amplifier de nouveaux problèmes pour en éliminer un, résume la publication. En Europe pour l’instant, la perception de ce type de produits est assez différente selon les pays (l’étude complète est là). Fin octobre, Beyond Meat, qui avait dégagé un résultat positif pour la première fois depuis sa création, a en revanche pris une gamelle mémorable en bourse à l’issue de la période durant laquelle les actionnaires entrés au capital lors de l’introduction en Bourse avaient interdiction de céder leurs parts.


De son côté Food Business a rappelé que l’eau était un risque clé pour les entreprises de l’agroalimentaire pendant que dans AOC, le philosophe Patrick Llored se demande si nous sommes en route vers une révolution zooanthropologique.




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