Publié le 1 juin 2018 |
0Les échos #21-2018
N’en jetez plus ! La semaine aura été intense dans l’actualité des choses agricoles ! Il y a d’abord, cela ne vous aura pas échappé, le vote par les députés de la loi issue des États généraux de l’alimentation.
Un casse-tête pour les observateurs tant c’est parti dans tous les sens, et plus encore pour les arbitres chargés de compter les points entre les différents partis. D’un côté il y avait les défenseurs du glyphosate [pour ceux qui ont manqué les épisodes précédents Le Monde fournit un résumé éclairant], de l’autre ceux des caméras dans les abattoirs, un peu plus loin ceux du juste prix des produits agricoles, encore plus loin ceux de la juste marge des intermédiaires, ceux des pubs, encore un peu plus loin ceux qui s’inquiètent de savoir qui va payer pour les mesures, les opposants aux bouteilles d’eau, ceux qui défendent le « doggy bag », ceux qui se demandent comment on va bien pouvoir indiquer sur les emballages le nombre de traitements phytos reçus par les fruits et légumes… Bref, avant que le texte soit transmis aux sénateurs, on a vraiment l’impression que personne n’est content, en même temps ! Heureusement, Le Monde a consigné par écrit cette liste de décisions qui ressemble à un catalogue à la Prévert, ou à un palmarès du concours Lépine, mais aussi, c’est l’Express qui s’y colle, les couacs entre membres de la majorité. On y voir un peu plus clair (peut-être).
Mais finalement, on ne saura toujours pas s’il faut dire chocolatine ou pain au chocolat, quel gâchis !
Les députés européens sont également pour le moins chafouins à l’heure où se discute l’avenir de la Politique agricole commune et la baisse annoncée, très importante, des financements alloués. C’est le cas des deux députés français les plus en vue sur ces questions, Michel Dantin et Éric Andrieu qui demandent tous deux des explications à la fois à la Commission européenne et au gouvernement français.
Qui ment? Commission européenne ou gouvernement français ? Une fois de plus, la France doit publiquement clarifier ses positions sur budget #européen & si #agriculture est encore une priorité #française. France ne peut avoir un double discours entre #Bruxelles et #Paris @PPE_FR pic.twitter.com/jxst90i4tF
— Michel DANTIN (@MichelDANTIN) 30 mai 2018
?Breaking??- Une erreur comptable de 15 milliards sur la #PAC ?
Suite aux différentiel de 15 milliards d’euros données sur le budget du développement rural par la @EU_Commission en l’espace de quelques jours, j’ai décidé de déposer une question parlementaire.#TrouveLaFaute pic.twitter.com/B5uai73j8n
— Eric Andrieu (@EricAndrieuEU) 31 mai 2018
Monsieur le Commissaire @PhilHoganEU,
Nous avons besoin d’une #PAC AMBITIEUSE qui sécurise le revenu des agriculteurs et réoriente notre agriculture vers un modèle durable, respecteux de l’environnement. #FuturOfCAP #EPlenary pic.twitter.com/Xv4t9Mt3TQ— Eric Andrieu (@EricAndrieuEU) 30 mai 2018
En attendant, les anglais ont sorti la tête du Brexit pour découvrir les réalités de l’élevage moderne et les « 1000 cows farms. » Le Guardian a même lancé en février dernier un appel à témoignage pour documenter le sujet. Aux USA, pays du Feedlot par excellence, le géant Cargill planche sur les moyens de rendre la filière bovine plus économe en eau, pendant qu’en France, un apiculteur gagne le grand prix du concours Lépine pour avoir mis au point un piège qui ne capture que les frelons asiatiques, responsables de nombreux dégâts dans les ruches.
Et si vous ne savez pas quoi lire cette semaine, plongez-vous dans le très drôle et imposant dernier ouvrage d’Éric Chevillard, L’autofictif ultraconfidentiel (1 200 pages, éditions de l’Arbre vengeur, 29 euros). Avec sa plume souvent drôle il croque sa vie et celle des autres à raison de trois petits textes par jour. Le 21 février 2011 il écrivit ainsi : « C’est la grande mode, chaque semaine, l’abonné reçoit son panier fraîcheur ou panier bio garni de légumes de saison, en fonction aussi de la production locale. Pour la première fois depuis l’origine de l’agriculture, le paysan parvient à écouler ses céleris. »