Sciences et société, alimentation, mondes agricoles et environnement


Les échos & le fil @archives Yann Kerveno

Publié le 19 mai 2025 |

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Les échos #14-2025

De la chimie de la fumée de la chapelle Sixtine au porte-monnaie des consommateurs américains en passant par Crispr-Cas 9 et la médecine, les échos de la semaine ratissent large ! Recommandé pour les curieux. Les échos du 16 juin 2025.

Visuel : @ archives Yann Kerveno

L’heure est au dilemme aux États-Unis. La politique du « Make America Healthy Again » risque de toucher les Américains dans leur santé, positivement, et au porte-monnaie, mais là pas sans douleurs. Pour R.F. Kennedy Junior, en charge du portefeuille de la santé, c’est la nature même de l’alimentation des Américains qui est au cœur du problème avec une surconsommation de produits ultratransformés (voir le dossier de Sesame 17 sur ce sujet, téléchargeable gratuitement ici), elle représente 60 % des apports caloriques de consommateurs américains. Avec une responsabilité invoquée pour expliquer une espérance de vie de quatre ans inférieure à celle des autres pays industrialisés et un taux d’obésité parmi les plus élevés des pays développés… Mais changer de paradigme aurait un coût, les aliments bios sont 41 % plus chers que le conventionnel, le sucre est 10 à 30 % plus onéreux que le sirop de maïs et le suif de bœuf « au moins deux fois plus cher que lhuile de soja ». Les mangeurs américains ne consacrent plus que 6,8 % de leur budget à l’alimentation contre 12,6 % en France… L’activisme de Kennedy fait aussi tousser dans l’administration et chez les républicains qui voient, dans la volonté du ministre « d’étiqueter les pesticides comme une cause potentielle des problèmes de santé », le risque de graves perturbations dans la chaîne agroalimentaire du pays.

S’il est soucieux de la santé de ses concitoyens, Kennedy semble l’être moins pour la sienne ou celle de ses proches. Le jour de la fête des mères, il s’est baigné dans un ruisseau de Washington DC avec ses petits-enfants. Ruisseau dans lequel la baignade est interdite parce que les eaux sont contaminées, en amont, par des égouts défectueux et chargés de bactéries pathogènes… Si l’on ne connaît pas sa position sur l’incorporation d’insectes dans l’alimentation humaine (dans les pays qui n’ont pas cet ingrédient dans leur diète habituelle), les insectes sont bien devenus un sujet de combat de l’extrême-droite dans plusieurs pays. Au motif qu’ils seraient la face cachée d’un nouvel ordre mondial déployé par les ultra-riches pour appauvrir le reste du monde (je caricature mais il y a un peu de cela).

Changeons de crémerie, et de sujet, pour saluer cette découverte capitale, en Australie, des plus vieilles empreintes d’amniotes (animaux semblables à des reptiles) connues au monde. Datées de 356 millions d’années, elles repoussent de 40 millions d’années l’apparition de ces formes de vie sur terre. C’est aussi une première rendue publique tout récemment qui ouvre des perspectives au monde médical. Un enfant souffrant d’une malformation génétique grave, létale dans 50 % des cas, a été traité grâce à la thérapie génique et Crispr-Cas9 et présente des « signes précoces de bénéfice ». Le monde médical attend maintenant la publication des deux médecins comme d’autres attendaient la semaine passée une fumée blanche. Si la transition est fumeuse, vous apprendrez que la couleur de la fumée qui s’échappe de la chapelle Sixtine répond à une gestion fine de la chimie et que le procédé a subi, au long des siècles, de multiples évolutions. Et que la fameuse cheminée fut installée dans la chapelle pour protéger les fresques de Michel-Ange.




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