Sciences et société, alimentation, mondes agricoles et environnement


Les échos & le fil

Publié le 27 mars 2020 |

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Les échos #13-2020

On se souvient des incendies de décembre et janvier en Australie, les vignerons ont presque terminé de faire leurs comptes. Si 1 % de la surface du vignoble a vu passer les flammes, ce sont au total 4 % de la prochaine vendange qui ne seront pas vinifiés à cause du goût de fumée. Exposés aux panaches, les raisins absorbent des odeurs de fumées, senteurs qui persistent malgré la vinification. Ce sujet fait d’ailleurs l’objet de recherches importantes en Australie mais aussi en Californie, autre vignoble très exposé ces dernières années aux feux. On recense ainsi près de 1500 publications scientifiques depuis l’année dernière sur la question et l’institut de recherche australien sur le vin a réalisé une FAQ très complète sur le sujet.


Les vignerons n’ont pas attendu la Saint-Glinglin pour expérimenter au chai de nouvelles solutions. Au Canada, une équipe de l’université de Colombie britannique a pris le problème à l’envers. Plutôt que de trouver le moyen de vinifier quand même, ne vaudrait-il mieux pas protéger le raisin sur le cep avant le passage des fumées ? Sur les trois produits testés, un phospholipide utilisé notamment pour empêcher la craquelure des cerises, a considérablement réduit le niveau de contamination, en entourant les baies d’un voile de protection.

Autre bonne nouvelle, si jamais la Terre devient invivable et que nos civilisations doivent s’exiler sur la frange d’une galaxie accueillante, nous pourrions toujours manger de la salade, on a maintenant la preuve que ça pousse dans l’espace ! D’ailleurs, la salade, il n’y a que cela. À surveiller aussi, moins stratosphérique, cet avertissement de chercheurs sur l’augmentation de la proportion de protéines de pois dans les similis – succédanées (rayez le terme qui ne vous convient pas) de viande. Elle pourrait conduire en effet par une surconsommation inconnue à ce jour, et c’est à l’étude, au développement d’allergies. Ils recommandent un étiquetage ad hoc.

J’avais promis de ne pas parler de ce fichu virus qui bouscule le monde mais c’est un peu compliqué cette semaine. Alors quelques pas de côté (sans sortir hein !), il est notamment question régulièrement de la pénurie alimentaire qui nous guetterait, mais en fait non. À condition que la logistique suive et que les États européens ne jouent pas perso (Rendez les masques !).


Puisqu’on parle d’Europe, allez donc écouter le chouette podcast d’Euractiv qui fait le point sur l’impact de l’épidémie sur l’agriculture continentale. Intéressante aussi certainement (bien que je n’ai pas accès au papier puisque c’est réservé aux « grands comptes »), cette synthèse de Contexte sur les points de friction des futures négociations sur la PAC, les intrants, la bio et l’étiquetage. Mais il semble évident que la prochaine PAC sera fortement contrainte par les enjeux de souveraineté alimentaire que vient exacerber cette crise mondiale.


Allez, c’est le week-end, sortez donc acheter des fraises chez le primeur du coin ou sur votre marché s’il a rouvert, on entre en pleine saison. Et l’argument, « faut d’abord que je finisse les pâtes » n’a pas lieu d’être, voici trois recettes des pâtes aux fraises. Carbonara, salade de pâtes et fraises, spaghettis aux fraises. Des fraises, qui, avant l’arrivée de la tomate en Europe, servaient d’accompagnement aux pâtes en Italie et en Pologne. Bon app’.

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