Publié le 6 septembre 2017 |
19[Dossier loup] Coexistence loup-pastoralisme, un château de cartes bâti sur du sable (un jour de grand vent) (2)
Par Bruno Msika, docteur en écologie, directeur des éditions Cardère spécialisées en pastoralisme.
Ce deuxième opus versé au dossier loup ouvert par Sesame, signé de la plume de Bruno Msika, vient, dans le prolongement de celui d’Anne-Marie Brisebarre et Guillaume Lebaudy, Causses et Cévennes : dans la gueule du loup, dire la difficulté, l’impossibilité de la coexistence du pastoralisme avec le loup. Pour l’auteur, la rupture à laquelle nous sommes en train d’assister, impuissants, et qui incite certains de nos élus à encourager le braconnage, trouve sa source dans quatre quiproquos.
La controverse sur le loup et le conflit qui en est la manifestation se fonde à mon sens sur quatre quiproquos majeurs. L’impact sur le système socioécologique du retour du loup sur le territoire français a ainsi été estimé de manière copieusement erronée, quel que soit le point de vue exprimé.
S’ensuit une succession d’erreurs, d’incohérences, de non-sens, de contradictions dans la mise en place des mesures visant une hypothétique coexistence loup-pastoralisme. Le risque de désintégration du système socioécologique accompagne aujourd’hui une situation explosive, résultant de ce qu’Amy Dahan et Stephan Aykut ont nommé « schisme de réalité » 1.
Malentendu sur les protagonistes (1)
Depuis le retour du loup, éleveurs et bergers sont présentés (par les écologistes, repris en écho par les médias) comme des exterminateurs du prédateur. Ils veulent simplement pouvoir défendre leurs troupeaux, tout comme le producteur de patates défend ses productions contre le doryphore.
Des vérités scientifiques teintées de parti-pris (2)
Les personnes qui s’expriment sur le sujet du loup sont de « nature » très variée : amateurs plus ou moins éclairés, scientifiques plus ou moins spécialisés. Mais tous se caractérisent par une teinte de parti-pris, d’autant plus prononcée que la personne est plus impliquée dans ce sujet. Il en résulte une cacophonie où chacun assène sa vérité « scientifique » le plus souvent fondée sur des « estimations approximatives »2, glissant ainsi à hue ou à dia selon le penchant de l’expert « estimateur approximatif ».
Une nature qui n’en est pas une (3)
Le loup se déploie sur des milieux occupés par les troupeaux généralement considérés comme « naturels ». En outre, le pastoralisme est habituellement défini comme un mode d’élevage fondé sur l’exploitation de la végétation « naturelle ». Voici un troisième quiproquo : il ne s’agit pas de nature au sens d’une « prolifération inhumaine de formes et d’êtres livrés en toute indépendance à leurs propres lois de cohabitation »3, mais de végétations spontanées ayant fait l’objet, parfois depuis plusieurs milliers d’années, de constantes transformations – peu par la main de l’homme, mais surtout par la dent de l’animal. Ces transformations (assimilables à des conduites culturales) ont façonné le milieu depuis le sol (texture, structure, composition) jusqu’au paysage, en passant par la composition floristique et la structure de la végétation (herbe, arbustes, arbres). Aucune comparaison n’est donc possible entre les grands espaces américains où quelques troupeaux se diluent dans un espace (semi-) sauvage, et les parcours de plaines et de montagnes françaises, où se côtoient de nombreux usagers de l’espace (randonneurs, chasseurs, touristes, etc.) et ceux auxquels la société attribue, depuis la mise en place des premières mesures agri-environnementales (MAE), le rôle central de « jardiniers de l’espace ».
Quiproquo taxonomique et génétique (4)
Voici encore une imprécision majeure, celle du loup, dénommé Canis lupus. Cette habitude de latiniser le prédateur permet d’attribuer au loup gris tout le potentiel génétique de l’espèce. Or, Canis lupus représente non seulement la sous-espèce loup gris (C. l. lupus), les différentes souches de loups italiens et espagnols (C. l. italicus et C. l. signatus), les loups boréaux (C. l. arctos et C. l. albus) et autres loups sauvages d’Amérique, d’Asie, d’Afrique et d’Europe, mais également le dingo (C. l. dingo) et notre chien-chien adoré (C. l. familiaris)4. Toute une bande de quadrupèdes largement interféconds qui se sont joyeusement entrecroisés, éloignés, hybridés, métissés, mélangés au cours des siècles.
Tout ce qui découle de cet équivoque taxonomique s’entoure alors d’un épais brouillard d’imprécision que l’on tente de chasser à coup d’estimations, d’appréciations, de modèles statistiques (à supposer alors que les phénomènes observés dépendent de lois stochastiques et non déterministes…) : évaluation des populations (non abordable de manière directe, et pas très fiable de façon indirecte 5) et de leur évolution probable, établissement d’une taille minimale de population viable, avis sur la connectivité entre populations, sur l’hybridation (entre taxons sauvages ou avec le chien). Le flou biologique s’imprégnant de surcroît du contresens de la nébulosité juridique ; par exemple, on peut envisager biologiquement l’évaluation de la taille minimale de population viable à une échelle transfrontalière, mais pas juridiquement car les directives ne s’appliquent pas au niveau supranational…
Une perturbation de type catastrophe
On peut considérer l’arrivée/retour du loup comme une perturbation très forte dans un système non naturel (système agropastoral, souvent sur espace protégé) en bonne voie d’atteindre un certain équilibre socioécologique (grâce notamment à la mise en place des MAE).
C’est notamment le cas du récent classement Unesco des Causses & Cévennes au Patrimoine mondial, où la pratique d’une activité agropastorale a pris une forme technico-économique (AOP Roquefort) en adéquation avec la préservation de l’espace (faune, flore, habitats) et la création de paysages attractifs (« paysages culturels de l’agropastoralisme méditerranéen »). Une sorte de « paix romaine » entre acteurs économiques, défenseurs de l’environnement et consommateurs d’aménités.
Des mesures inadéquates
Toutes les solutions techniques mises en place depuis 25 ans pour éviter que le prédateur chasse les brebis (et vaches, et chevaux, et…) ne peuvent que masquer cette très forte perturbation (un emplâtre sur une jambe de bois) et se révéler inefficaces. Elles consistent non pas à créer un espace de cohabitation (impossible évidemment), mais – pour l’essentiel de ces mesures – paradoxalement à isoler le troupeau de l’environnement qu’il a contribué à créer (mise en place des parcs de nuit, garde rapprochée, présence des patous et mobilisation des aides-bergers). Les systèmes d’effarouchement visant à éloigner le prédateur de sa proie ne sont que des gadgets stupides (on le sait maintenant) s’ils ne sont pas accompagnés de « sanctions ».
Le verrou de Berne
Ce conflit est sous-tendu par la mise en protection intégrale du loup (convention de Berne), et le projet idéologique d’intellectuels écologistes qui s’appuient sur ce verrou légal. La lutte est inégale, on impose à un corps de métier une contrainte qui n’est pas discutable.
Non-sens écologique, contradictions juridiques
Les preuves de la totale inefficacité des mesures techniques de protection et de leur incompatibilité avec le sens même du pastoralisme, de la protection de l’environnement et de la libre fréquentation des espaces agropastoraux (pollution par la stabulation nocturne, attaques de touristes par les patous, cloisonnement de l’espace, etc.[6]) sont apportées pour la plupart par la profession elle-même et son encadrement, qui ont joué le jeu pendant 25 ans.
Par ailleurs, apparaissent de plus en plus de contradictions juridiques fortes entre la convention de Berne et d’autres éléments législatifs. Deux exemples :
- en Allemagne, l’indemnisation des dommages causés par le loup est inféodée à des conditions drastiques, notamment troupeaux en espace clôturé électrifié avec chiens de protection à l’intérieur ; or la loi allemande interdit la détention de chiens à l’intérieur d’un espace électrifié…
- le droit de propriété est protégé par l’article 1 du protocole 1 de la convention européenne des droits de l’Homme ; une exploitation agricole ou un troupeau relève de ce droit : si le loup est protégé par la convention de Berne, la convention des droits de l’Homme permet de s’en défendre en cas d’attaque…
Système socioécologique débridé : une situation devenue explosive
Lors des 4es rencontres du Glandon, on a souvent entendu le mot « combat » : combat intellectuel prôné par Laurent Garde (Cerpam), combat tout court exprimé par le président de l’Usapr[7] Pierre-Yves Bonnivard.
On note également une tendance à la rébellion : de la part des éleveurs et bergers, cela semble bien naturel ; de la part d’associations comme l’Usapr, l’appel à la rébellion est bien perceptible mais reste mesuré ; de la part de maires et d’élus, cela montre une véritable rupture.
La présence du loup est tellement antinomique avec l’élevage pastoral que des personnes qui ont habituellement un rôle conciliateur (maires, députés) justifient la désobéissance (braconnage[8]), voire l’encouragent[9]. La protection aveugle et rigide du loup conduit inévitablement au développement de situations et de comportements illégaux.
Retrouver les autres articles de ce dossier édité en 2017 :
- Dossier loup : en proie aux doutes. Dossier de Sylvie Berthier, MAA-inra.
- Causses et Cévennes : le pastoralisme dans la gueule du loup. Entretien avec Anne-Marie Brisebarre, ethnologue.
- Puisqu’il le faudra bien : parviendra-t-on à faire avec les loups ? Entretien avec Raphaël Larrère, sociologue.
- Imaginaires : quand on parle du loup. Chronique de Valérie Péan, MAA-Inrae.
- Apprenons à connaître le prédateur au lieu de le fantasmer. Entretien avec Jean-Marc Landry, éthologue.
1 Stefan C. Aykut, Amy Dahan, 2015. Gouverner le climat ? 20 ans de négociations internationales. Presses de Sciences Po (PFNSP), 752 p.
« Le problème vient de décisions administratives issues de rapports avec des experts scientifiques et des administrateurs institutionnels qui se coupent du reste de la population. C’est plus ce schisme de réalité qui représente un danger que l’imposition de contraintes venues d’en-haut. » (Catherine Larrère, 2017. « L’agir environnemental comme agir politique », in Duclos J.-C., Fabre P., Garde L., Élevage pastoral, espaces protégés et paysages, colloque Aix-en-Pce, 8 déc. 2016. Cardère – Maison de la transhumance – Cerpam – Arpe-Paca, sous presse.)
[2] Le terme est volontairement emprunté au rapport Le Maho du 7 mars 2017 (Duchamps et al., 2017. Expertise collective scientifique sur la viabilité et le devenir de la population de loups en France. Démarche d’évaluation prospective à l’horizon 2025-2030 et viabilité à long terme. Sous la coordination ONCFS-MNHN, 74 p. + ann.).
[3] Descola P., 2005. Par-delà nature et culture. Gallimard NRF, 640 p.
[4] La systématique du genre Canis et de l’espèce Canis lupus est loin de faire l’unanimité. L’isolation de certains taxons se traduit par un processus de spéciation, abouti ou non ; à l’opposé, le contact entre deux taxons préalablement différenciés génère de l’hybridation, très fréquente naturellement chez les canidés.
[5] D’autant moins fiable que les principaux informateurs dont dépend le comptage des loups appellent leurs troupes à boycotter ce travail.
[6] À St Colomban, M. Giacobbi a bien montré l’incompatibilité entre la présence du loup et le respect de la charte « AOP Roquefort », incompatibilité menaçant directement l’AOP, et menant à terme au déclassement du patrimoine Unesco Causses & Cévennes.
[7] Union pour la sauvegarde des activités pastorales et rurales.
[8] 300 loups braconnés en Italie chaque année (estimation WWF 2016) ; 50 loups braconnés en France (estimation 2017 par une source restée anonyme).
[9] Lors de cette rencontre, José Durussel (député du canton de Vaux en Suisse) et Martin Rusch (député du canton de Vorarlberg en Autriche), entre autres, ont exprimé la même opinion que plusieurs maires français.
Merci à Bruno Msika pour cet excellent article, et à Sesame pour l’avoir publié. Cette crise du loup mérite à coup sûr des solutions rapides et efficaces, « et en même temps » elle constitue un cas d’école sur la formation des idées (aussi bien savantes que populaires) en écologie. Relisons ce qui a été écrit depuis 30 ans sur ce « retour du sauvage », sur nature et culture, et voyons si cela nous aide ?
On y voit une « espèce » se répandre géographiquement (et sans doute démographiquement aussi) à grande vitesse, sans que le statut d’espèce menacée et le rattachement à la convention de Berne ne soient interrogés. Et également sans que la dynamique des usages et des densités humaines dans les espaces colonisés ne soit analysée. Et enfin sans que l’on s’avise d’utiliser la notion écologique de « paysage de la peur » pour tester s’il y a moyen de contrôler à coups de fusil l’expansion de ces loups et de repousser leur prédations vers les populations d’ongulés sauvages qui, elles, sont en pleine expansion (voir le cerf, emblématique à cet égard). On pourrait s’inspirer de la Suisse qui, elle, semble avoir testé des méthodes plus dures de régulation.
On y voit des éleveurs terriblement affectés – et chacun, même sans atavisme pastoral, peut comprendre le traumatisme que représente pour un éleveur la vision de ses brebis égorgées découvertes au petit matin. Même en présence de patous, dans certains cas… Ces éleveurs qui, pour beaucoup d’entre eux, font un métier austère, taiseux mais si utile dans l’entretien d’une biodiversité et de paysages dont on reconnaît par ailleurs l’immense valeur patrimoniale. Ces éleveurs qui, souvent, sont venus à ce métier par conviction écologique ou écologiste et persistent en dépit des difficultés économiques (chacun peut constater le prix rendu en grandes surfaces de l’agneau néo-zélandais…). Et encaissent, avec l’amertume qu’on peut imaginer, les leçons de ces « écologiques urbains » si sûrs de leurs théories et si peu frottés aux réalités de terrain que même les alertes d’un célèbre écolo moustachu (au demeurant issu du Larzac !) ne les font pas bouger…
On y voit un office public, l’ONCFS, prompt à communiquer sur ses travaux consacrés à la dynamique de l’espèce sauvage mais si peu enclin à accepter en première hypothèse que la prédation soit le fait des loups. Peu enclin au fond à regarder ce sauvage à travers le point de vue des populations humaines affaiblies par ses prédations incessantes, de plus en plus bas dans les vallées, non seulement dans leur survie économique, mais aussi jusque dans leur attachement à leur troupeau (cela compte-t-il pour rien, alors qu’on n’a à la bouche que respect de la dignité et de la conscience de tous les animaux ?) et dans la légitimité de leur projet de vie au pays et d’entretiens de paysages emblématiques.
On y voit enfin un État si empêtré dans ses propres contradictions et si sourd à la souffrance de ses citoyens que des élus locaux en viennent à encourager publiquement le braconnage. Comme le dit si justement Bruno Msika, c’est bien à la rupture d’un système socio-écologique que nous assistons, et la rébellion des édiles n’est pas bon signe. Malheureusement, ce que nous voyons dans de tout autres lieux de conflits sociaux (banlieues devenues des zones de non-droit, territoires où les femmes doivent baisser les yeux et disparaître, universités qui accueillent benoîtement des prétendus « colloques » servant de meetings politiques aux pires ennemis du pacte républicain…), tout cela n’est pas pour nous rassurer. L’État a perdu sa capacité à comprendre la société, à agir et protéger.
Pleine solidarité avec les bergers des Causses et du Larzac
Jean-François (chercheur, forestier, petit-fils et cousin d’éleveurs laitiers)
Je ne voudrais pas abuser et monopoliser les commentaires, mais je verse au dossier « loup » un document que j’ai publié au début de 2017 « Le loup drômois : hier, aujourd’hui et demain ? » et qui aborde aussi les problèmes de dommages au pastoralisme.
Notre département abrite (début 2017) une population de loups de 7 meutes – 7 ZPP- ; (une seule meute est 100 % drômoise et les autres sont partagées avec les départements voisins) ; la Drôme abrite aussi une forte activité pastorale. Le document est en téléchargement libre sur le site de la FRAPNA Drôme.
Je n’ai aucune intention de polémiquer avec le rédacteur de l’article. Je dirai simplement que vouloir analyser le problème de la cohabitation du pastoralisme avec les grands prédateurs sans analyser le modèle économique du dit pastoralisme c’est présenter une version tronquée du problème ; tronquée et donc partisane.
Tout doit être mis, à plat, sur la table : « le loup » (ou l’ours) bien sûr avec ses effectifs, sa dynamique démographique, ses dommages aux troupeaux… Mais aussi « l’économie pastorale » avec le niveau des aides publiques, la baisse de la consommation de viande, les importations, le surpâturage… A quand un article sur le modèle économique pastoral dont le titre reproduirait votre style : » La modèle économique pastoral : un château de carte bâti sur du sable un jour de grand vent » ? Merci aux responsables de la revue SESAME qui essaient (vont essayer ?) de présenter tous les points de vue…
NB importante : je ne parle ici que de l’élevage de montagne pour la viande, principalement de l’élevage de brebis tel qu’il se présente dans les Alpes et les Pyrénées. Cordialement.
Merci Roger pour votre commentaire. Très prochainement, d’autres points de vue.
Bonjour,
Dommage que l’auteur mentionne à plusieurs reprises qu’il est impossible de cohabiter. Car en partant de ce postulat, tous les arguments amèneront à la même conclusion : il est impossible de cohabiter. Avant d’éradiquer le loup, il serait fort intéressant d’étudier toutes les solutions avant… Avez-vous rencontré des lieux où des moyens de protection sont EFFICACEMENT mis en place ? Moi qui ai rencontré bon nombre d’éleveurs, très peu essayent vraiment de les mettre en place (la formation des patous, par exemple, n’est pas à prendre à la légère…). Citez-moi des lieux qui tentent réellement et je m’y rendrai. Sinon, vous êtes malheureusement comme une personne réactive et non proactive. Dommage pour un chercheur reconnu….
Bonjour Simon. Je vous remercie pour votre commentaire. Sachez que dans les jours à venir, d’autres points de vue seront publiés qui répondront, j’espère, à vos interrogations.
Quoi d’étonnant de s’apercevoir qu’une espèce sauvage évolue dans le temps et « fait » avec son environnement : des hybrides évidemment, nous avons tant occupé notre environnement (c’est notre succès d’espèce), que nous nous cognons maintenant aux réalités dans notre milieu de vie. Et ce n’est que le début, au point que cela pourrait devenir contreproductif pour notre survie….
Je suis éleveur ovins, et j’ai des chiens de protection suite à des attaques de chiens de chasse, de touristes, de gens qui ne les contrôlent pas. C’est efficace mais il en faut suffisamment, bien élevés et socialisés et ils ne sont pas agressifs avec les gens. J’ai fait des visites avec des enfants de maternelle sans problème. Je veux encore croire que des chiens de protection bien éduqués (pas des hybrides là aussi…) peuvent atteindre une bonne efficacité.
Tant que les loups ne se baladeront pas dans Paris, malheureusement rien ne se fera. Si les troupeaux disparaissent, l’espace montagnard disparaîtra lui-aussi.
Le causse Méjean a été impacté depuis 2012 par la prédation du « loup »… en 2015, 2016… les attaques se sont succédées au même rythme que cette année en Aveyron.
J’ai toujours été convaincue que nous avions affaire à un pourcentage élevé d’hybrides. Merci pour ce travail de prélèvement en Aveyron qui va permettre d’éliminer les « chiens » errants !
Mais quoiqu’il en soit, il me semble que même les loups « pur souche » n’ont pas leur place dans nos zones d’activités pastorales. Je ne peux m’empêcher de penser que ce statut de protection absolue du « loup » ne soit alimentée par l’exploitation du mal-être citadin, dirigé par des « pro-loup » qui n’appréhendent le contact avec la nature qu’au cours de quelques journées de congés par an, l’été de préférence…
Résultats surprenants : nous avons démarré les recueils sur les brebis blessées ou mortes (+ 1 veau, 1 cheval, 1lama) depuis 3 mois, parce que l’ONCFS refusait la reconnaissance de la responsabilité des loups depuis 2 ans d’attaques, tout en refusant des prélèvements génétiques sous prétexte d’impossibilité technique et scientifique (mélange d’ADN…). Ces prélèvements ont démarré « en force » sur le Larzac parce que les attaques ont « explosé », que nous sommes proches, habitués à la solidarité, et déjà organisés face aux attaques (cf notre tam-tam par SMS qui prévient + de 100 éleveurs immédiatement.)
Par ces moyens, et en lien avec d’autres zones d’attaque (Vosges, Alpes), nous travaillons avec un labo allemand certifié+++ qui nous a envoyé depuis 3 mois des résultats qui sont homogènes et cohérents:
-de nombreux cas d’attaques refusés par l’ONCFS sont « génétiquement » loups
-le nombre de prédateurs que l’ONCFS nous « concède (1 à 2 pour le Larzac) n’a RIEN à voir avec le nombre d’individus génétiquement différents que nous avons retrouvé dans nos analyses
-la technique de recueil salive-loup sur les victimes n’est pas facile, mais nous a permis dans un nombre »notable » de cas de comprendre que nous n’avons pas affaire à des loups « purs », mais à des hybrides.
-la génétique est une science bavarde, et nous permet de nous poser des questions sur l’origine des loups sur un territoire donné
-l’ONCFS n’a jamais pratiqué ce type de recherche, se concentrant sur des tests génétiques ou logistiques (analyses de crottes, poils, balises implantées..), par d’autres méthodes, dont l’objectif est de mesurer la progression géographique, l’expansion démographique des populations lupines. Je n’ai jamais rien lu dans ces rapports sur les conséquences sur les élevages. De plus, ces méthodes, faites sur le principe des recaptures sont totalement aléatoires (dépendant des acteurs déclarant des indices, dont certains, et pas des moindres, ont appelé au boycott des déclarations pour protester et protéger les loups).
Il semble bien qu’actuellement, l’ONCFS veuille rattraper son retard, en programmant des analyses-hybridation rétrospectives sur les échantillons en sa possession. On verra bien sa volonté de transparence.
Pour, l’instant, nous poursuivons tous nos prélèvements (on ne chôme pas vu le nombre d’attaques). Nous n’avons pas publié le CONTENU PRECIS de nos résultats.
Je reprends ma proposition de départ: QUI, dans les scientifiques, pourrait faire alliance avec nous, pour valider, travailler et produire publiquement les résultats?
PS Désolée Reggio, on n’a pas pu tout garder chez nous, ça déborde : plus de 1 département par an
PPS pour les zones en cours de conquête, n’attendez-pas. Nous-mêmes avons perdu 2 ans de bagarre stérile face à l’ONCFS (« chiens errants ») Contactez-nous sur l’Aveyron. Les tests « génétiques », ça marche.
Merci pour ces discutions constructives.
Bravo pour ce dossier bien construit, ça change des échanges sur Facebook à coup d’injures et de menaces
Bonjour
D’autres articles seront publiés prochainement pour enrichir ce dossier. Cordialement
Je sors de la traite de mes brebis et je lis ce dossier concernant l’élevage et le loup.
Nous ne sommes pas seuls, éleveurs, à défendre notre métier et notre passion du bien vivre, bien manger, bien travailler : tant mieux.
Avant de protéger le loup, protégeons cette diversité de Faune et de Flore que nos troupeaux permettent de maintenir. Et avec ça les bons produits qui vont avec ! ne l’oublions pas.
Salutations
RS
sur le Larzac, 55 attaques depuis début 2017, 105 brebis tuées (+les blessées). 23 attaques depuis début juillet. On craque… je suis femme d’éleveur brebis-bio, médecin et je fais les prélèvements génétiques du Larzac depuis 3 mois. Résultats « surprenants ». A notre connaissance, personne n’avait effectué cette recherche sur les brebis attaquées.
Votre texte est très intéressant. Je rêve d’une parution grand public associant chercheurs-éleveurs concernés…
Je vous remercie pour ce commentaire. Que voulez-vous dire par « surprenants » ?
Bonjour ,
Alors quelle solution ? 1 » faire déclasser le Loup ‘ en espèce ‘ neutre ‘ ou ‘nuisible ? , l’Italie qui a vu 300 Loups ‘ abattus en 2017 ‘ envisagerait une ‘régulation ? ( voir l’avis du Professeur Luigi Boitani ) et la France peut elle ‘supporter une population de 300 Loups ou plus ‘ actuellement ? , supprimer l’élevage ovin ? non , en tant que Naturaliste de terrain et ancien éleveur en collaboration ‘ il semble impensable en France de trouver une solution satisfaisante pour notre Pays , à part celle proposée par Mr Boitani en Italie ., une perte de quelques bêtes pour les éleveurs et une ‘régulation des Loups ‘ ? , même si cela parait regrettable ! ,
Salut Ginette,
Tes loups du plateau descendent maintenant chez nous, en Minervois… (ça sent la poudre…!)
Excellent
Merci