Les échos & le fil

Published on 16 octobre 2020 |

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Les échos #29-2020

Allez ! Couvre-feu, confinement, on nous dirait reparti pour un tour de manège. Avec la deuxième vague du Covid-19, va-t-on voir de nouveau les citadins quitter les villes pour se réfugier à la campagne ? S’il est trop tôt pour le dire, Salomé Berlioux s’est, elle, intéressée à la première crise et à la façon dont elle fut vécue loin des villes, en monde rural. Dans la lignée de Marc August Muntanya, qui expliquait qu’il ne fallait pas quitter la ville pour urbaniser la campagne, le journaliste anglais Patrick Butler raconte dans le Guardian que l’exode urbain, si tentant en ces temps de reconfinement européen, n’est pas forcément aussi idyllique qu’envisagé. Principalement parce que les coupes sombres dans les budgets publics ont exacerbé les inégalités, que la crise du logement y est aussi présente, l’économie rurale souvent très faible… Ce ne sont pas les vétérinaires de la rurale chez nous, dont les effectifs fondent lentement mais sûrement, qui diront le contraire d’ailleurs.


En France, le mythe du pavillon et son carré de gazon ont encore les faveurs de la population. Et voilà que cela crée une tension palpable entre les objectifs affichés de préservation des terres agricoles ou de restauration de la biodiversité et les envies des Français de faire « construire leur maison ». Sujet que nous avons d’ailleurs abordé ces jours-ci autour du « zéro artificialisation nette ». Autre tension bien palpable, et largement mise en scène par les uns ou les autres, celle entre défenseurs de l’environnement et promoteurs de l’agriculture ne cesse de se renforcer. Après le glyphosate, à propos duquel l’Anses a rendu publiques ses recommandations, la betterave et les néonicotinoïdes,  une nouvelle bataille se prépare autour des bassines. Une vaste manifestation a rassemblé des milliers de personnes dans les Deux-Sèvres contre la construction, autorisée, de 18 réserves d’eau de ce type, pour faire pression sur la Région Nouvelle-Aquitaine, clé du financement de ces constructions. et vous savez quoi ? On a déjà parlé des bassines dans Sesame.


Puisqu’on parle du monde rural et des barrages, vous avez peut-être vu passer cette info à propos de la destruction des barrages sur les petits cours d’eau en France. L’affaire, imposée par la directive européenne qui veut restaurer la continuité écologique des poissons, intrigue jusqu’au Times. Le quotidien anglais s’est rendu sur un ru de Mayenne, réduit à un filet hésitant depuis que les douze chaussées qui rythmaient son cours ont été détruites. Au grand dam des propriétaires de moulins. Mais quid des barrages de castors, parfaits outils de la protection de la biodiversité en cas d’incendies ?


Et le Brexit ? On en parle ?  Si le sujet est passé sous le tapis médiatique, les négociations continuent et pourraient se poursuivre au-delà de l’ultimatum fixé aux négociateurs par Boris Johnson. Sachez aussi que si vous mangez cet automne des clémentines de Corse, c’est parce qu’un pont aérien a été organisé ce mois-ci pour conduire dans les vergers les 900 saisonniers marocains nécessaires à la récolte, en l’absence d’intérêt de la main-d’œuvre locale. Sachez aussi que la production de biocarburants mondiale pourrait reculer de 20 % cette année, à cause de la crise du Covid, que l’Inde reste le principal exportateur mondial de riz, que les autorités argentines viennent d’autoriser la culture du premier blé OGM résistant à la sécheresse, tandis qu’aux États-Unis, deux chercheurs s’escriment à clarifier la classification sensorielle des cidres pour permettre aux consommateurs de mieux s’y retrouver.


En Afrique de l’Est, alors qu’une nouvelle vague de criquets est annoncée, IHC Food holdings (basée aux Émirats arabes unis) et DAL group (un conglomérat du Soudan) vont investir 225 millions de dollars au Soudan, en cinq ans, pour le développement de 400 000 hectares de cultures. Avec à la clé un chiffre d’affaires d’un milliard de dollars sur 10 ans. Au Cameroun, ce sont 3000 hectares d’anacardiers (pommiers-cajous) qui seront bientôt plantés dans l’est du pays. En Malaisie, c’est le groupe laitier qatary Baladna qui prête la main au gouvernement pour le développement d’une industrie laitière, qui lui permettrait d’être moins dépendante des importations (97 % du lait consommé aujourd’hui dans le pays). Les Japonais et les Coréens devront eux se passer de café kenyan après que les autorités ont suspendu, pour trois ans, les autorisations d’importation. En cause, le dépassement des valeurs autorisées en ochratoxine, une mycotoxine produite par des moisissures. (A lire dans le Sesame à paraître en novembre, un papier sur cette question). Et pour rêver un peu, plongez donc dans cette carte qui suit quelques animaux marins dans les mers et océans du monde entier ! Bon week-end !




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